Le PONT-du-LOUP n’a pas d’eau

En juin 1929 Pierre COSTE propriétaire du restaurant Du PAVILLON à PONT du LOUP adresse au Maire de TOURRETTES une lettre dans laquelle il lui fait savoir qu’il va écrire au Préfet pour «lui signaler l’état d’abandon dans lequel sont laissés les habitants de PONT du LOUP» et lui évoquer «cette éternelle et importante question de l’eau potable». Deux ans plus tard le 17 juin 1931 un article intitulé «le PONT du LOUP n’a pas d’eau» paraît dans l’Eclaireur.

La question se pose concernant l’aménagement des centres de tourisme ; alors que le côté ouest de la localité située sur le territoire de GOURDON est depuis longtemps desservi par des concessions venues du canal du FOULON qui alimente la ville de GRASSE …  «  passé la rivière, dans la commune de TOURRETTES , c’est le pays de la soif ». Une solution facile en première analyse serait le captage de la source  du FUGHEIRET qui jaillit à une centaine de mètres des habitations sous les barres rocheuses.

Mais, cette source est sur  la commune de GOURDON, appartient à un particulier  et est proche de l’usine électrique avec une problématique de légère contamination. Déjà en 1927, une démarche avait été initié par un courrier vers le Docteur  MONOD, directeur du Sanatorium des COURMETTES pour l’utilisation d’une source située sur le domaine ; une nouvelle tentative est faite  par la municipalité pour acquérir la source  RANOCHIA, mais la Direction  Générale des Eaux et Forêts considérait que «  la charge financière serait trop lourde ». On sent bien que le sujet est sensible, des réactions au projet de la source FUGHEIRET apparaissent, Monsieur COLLOMB, conseiller municipal et Président du  Syndicat d’Intérêt local dans un long billet de l’Eclaireur du 4 janvier 1933 conteste le bien fondé de la solution : « ce projet va coûter de 150000 à 160000 francs…et qu’il y a sur la place de TOURRETTES une source d’eau courante d’excellente  qualité qui se perd sottement jour et nuit ».Une enquête de commodo et incommodo est tenue suite à un arrêté du Préfet, mais l’eau ne pourra couler que beaucoup plus tard car une circulaire du 28 décembre 1933 émanant du ministère de l ‘Agriculture invite les préfets à interrompre jusqu’à nouvel avis de sa part tout envoi de projets contenant des demandes de subventions sur les fonds du Pari-Mutuel en raison des faibles crédits disponibles et du nombre de dossiers déjà déposés.

Monsieur DUHET, maire, et Monsieur CAVALIER, adjoint spécial pour PONT du LOUP et Les VALETTES ont eu beau multiplier les courriers, le dossier est riche de lettres du conseiller général, du député et de nombreuses administrations il est aisé de constater à la lecture de ce résumé combien parfois il faut attendre pour aboutir.

En conclusion, 80 ans plus tard un progrès, il existe un Syndicat Intercommunal entre les communes de GOURDON et de TOURRETTES ( le  SIGT) et une constante, les projets importants demandent du temps, ce qui n’est pas toujours compris par les habitants dela commune qui trouvent qu’ils attendent toujours trop!