Pendant l’été de 1786 André CHENIER alors sous-lieutenant dans Royal Angoumois se rendant en Italie avec les frères TRUDAINE s’arrête chez le Marquis de Tourrettes qu’il avait connu à Aix dans les soirées de Monsieur de la Tour Président du Parlement de Provence.
CHENIER fut invité à une partie de plaisir au château du Caire. On voyait parmi les convives l’abbé de GRIMALDI, l’abbé de Vence, Mr de ROCHECHOUART-MORTEMART, le Marquis de PERIER-MONTCARREL, Madame de CONSTANTIN, l’abbé BAUSSY, Maître FERRON notaire.
La joyeuse caravane se mit en route. Mais à la vue de ces roches fameuses qui sont le plus bel ornement de Tourrettes et où les habitants font leur double récolte de lentilles André CHENIER ne put contenir les transports de son admiration et s’écria :
Ô Lauves de Tourrettes ! Ô terre bien aimée
Qui des revalesiens faites la renommée
Et vont les habitants, fils des fiers gaulois
Ne peuvent se plier sous le joug de nos lois
Et pour le voyageur par sa fougue emportée
Amant de la nature et de la liberté
S’arrêtant en ces lieux, loin de tous ses voyages
Fixant vers cet Eden un œil religieux
Voudra vivre et mourir sur ce sol bienheureux
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Et quand son c….. sera dans l’air égrènera des trilles
Il dira : Sentez-vous…..la vertu des lentilles.
La Marquise de Tourrettes piquée au vif lui répondit :
Pour vous punir, vous en aurez deux fois par mois quand vous retournerez dans Royal Angoumois
Et le jour où vous sonnerez de la trompette vous vous rappellerez des lauves de Tourrettes
Emile BAUSSY
Texte publié
avec l’aimable autorisation d’Hélène et Jean BAUSSY
L’auteur du petit texte historico-poétique,
l’ingénieur devenu notaire par son mariage!