L’artisanat …

à Tourrettes dans les années 1950

«J’ai vu fabriquer dans les échoppes d’un vieux village Provençal des tissus, des paravents, des écharpes et des bijoux que vous admirez, mesdames, aux vitrines du Faubourg-Saint-Honoré»
Je viens de lire avec plaisir cet article de Pierre Meunier «Tourrettes-sur-Seine ou Paris-sur-Loup» et de ma mémoire remontent de nombreux souvenirs. Nous, les enfants du village, qui n’avions pas beaucoup de jouets, heureusement que nous ne manquions pas d’imagination, allions chez les tisserands  pour récupérer des chutes de laines avec lesquelles nous faisions de charmants petits bonhommes, des pompons aux couleurs chatoyantes, chez les potiers prendre de la terre et nous voilà partis pour confectionner des dinettes pour nos poupées.

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Laurence Giglione
(qui travaillait avec Olga M)

A cette époque, il y avait à Tourrettes des artisans de toutes régions, de tous pays, qui travaillaient en étroite collaboration avec la Haute Couture parisienne «Richard Chanlaire prince de la fantaisie peint des étoffes, châles, écharpes, nappes, paravents, rideaux. Dior, Balmain, Fath, Germain Leconte ont eu tour à tour du Chanlaire dans leur collection.
Olga Mietens prépare à Tourrettes les collections destinées à la Haute Couture qu’elle va présenter ensuite à Paris. Molyneux, Jeanne Lafaurie, Fath, Dior ont apposé leurs griffes sur les modèles d’Olga Mietens»

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Olga Mietens

C’est en 1947 que Victor Linton décide de s’installer au  village. Au sous-sol de sa maison, il façonne ces bijoux en bronze et rhodoïd, bijoux haute couture, abat-jour, colifichets et objets d’art.

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Victor Linton

Des tisserands ont réussi à donner ses lettres de noblesse au tissage tourrettan.
« Pierre Brauen apporte de Suisse, son pays natal, une technique éprouvée, il l’apprend à Olga Mietens française d’origine Russe, laquelle l’a appris à son tour au Périgourdin Juillard, tandis que les Walfard, la mère et ses 3 enfants originaires de Reims, ont appris à tisser à Nice pendant la guerre.»

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Yvan Walfard

Sortie de l’école primaire de Tourrettes, Francine fait ses premiers pas de tisserande et apprend le tissage chez les Walfard. A son tour, elle forme à  cet art Dick dont le métier à tisser est exposé dans le hall de la mairie de Tourrettes. Nous n’oublierons pas Jacques Besson et Madeleine Flamant qui ont fait les beaux jours de Tourrettes.

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1954 les artisans organisent un bal masqué

Des peintres et dessinateurs de toutes nationalités , Fanconi, Jean-Pierre Walfard, Léon Sabarier, Pazatzor, Fogel, Kaiser, Dendal, Altmann, Gus, Forest,  Jean-Pierre de Cayeux, Jouffrey, Suzanne Boland, Mac Donald ont planté un jour leurs chevalets à Tourrettes et n’en sont plus repartis.
« François Wald s’est établi éditeur d’art, et c’est de Tourrettes que partent à travers le monde de merveilleuses cartes de vœux qu’il édite, d’après les enluminures  de Suzanne Boland. »

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Robert Roussil et Mr Geoffroy le Maire

Les sculpteurs, le hollandais Van Kralinger, le canadien Robert Roussil , le potier Rémi  Maurel , qui a créé un atelier de céramique en 1955, près de la tour de l‘Horloge ( l’enseigne est toujours visible) par leurs créations ont contribué au renom de Tourrettes.
Tous ces artistes-artisans ont imaginé la  « quinzaine artisanale » pendant laquelle des maisons de la bourgade sont transformées en salles d’exposition. Cette quinzaine était clôturée par une joyeuse fête et un grand bal masqué.
En se promenant dans les rues du village, l’on peut constater que d’autres artisans sont désormais  venus s’implanter à Tourrettes : Michèle Badets  et Chaa qui  exercent l’art du tissage  à bras  restent les deux tisserandes encore en activité.
Citons aussi  les  sculptures et tableaux de Lamoureux, Vigouroux, son célèbre hérisson et ses poteries, Gilles et Noël et leurs plaques personnalisées  que l’on peut voir à l’entrée des maisons, Guillaume Dubosq, lauréat du concours des métiers d’art 2008, spécialisé dans la sculpture du bois d’olivier. Bien d’autres boutiques encore, créateurs de bijoux, maroquiniers, peintres se sont ouvertes  dans la Grand Rue.

Marcelle Graziani