Le hameau de Pont-du-Loup et Tourrettes

Les relations entre Pont-du-Loup et Tourrettes ont toujours été un peu compliquées et parfois conflictuelles. Longtemps le quartier de Pataras ne compta pratiquement aucune habitation et jusque dans les années 186O, il n’y avait pas de pont en dur sur le Loup a l’entrée des gorges.

Par ailleurs beaucoup de propriétaires des terrains de la zone allant jusqu’aux Valettes habitaient le Bar-sur-Loup. La construction de la route Grasse-Vence puis la mise en service de la ligne de chemin de fer Nice-Meyrargues allaient faire de ce lieu un site touristique apprécié, renforcé par l’ouverture de la route des gorges au début du XXème siècle.

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Construction du viaduc en 1890

hameau-pont-du-loup-2Des hôtels sont construits, les capacités d’accueil sont importantes, autorisant ainsi l’organisation d’un grand banquet pour les autorités embarquées dans le train inaugurant la ligne en juin 1892.

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Les Gorges du Loup: 1ère destination proposée

Une première situation tendue entre Tourrettes et le Bar prend naissance en 1882 quand le Maire de Tourrettes s’adresse au ministre de l’intérieur pour solliciter le rattachement de sa commune au canton de Vence. Cette demande est motivée par la distance entre le village et le Bar, chef-lieu du canton d’appartenance, et par l’absence de commerces.
Aller à Vence est beaucoup plus facile et après avoir réglé les questions administratives il est possible de faire des achats divers. Les habitants des Valettes et du Pont-du-Loup réagissent contre ce projet et avec l’appui de la municipalité du Bar obtiennent le 1 février 1884 du Préfet le maintien du découpage administratif en vigueur. L’arrivée du train, le changement de nom et le problème des écoles vont occuper la municipalité tourrettane qui va un peu oublier son hameau à l’ouest.

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Les hôtels de Pont-du-Loup

Pendant ce temps Pont-du-Loup grandit, le début des années 1900 est une période faste pour le tourisme, la Reine Victoria se rendant à Gourdon serait passée par le hameau. Mais le centre de gravité pour les habitants est bien le Bar, on y enterre les défunts, on s’y marie et on commence à pester contre Tourrettes qui ne fait pas grand-chose pour le bourg. La première guerre mondiale va suspendre provisoirement les tensions, mais dés la fin du conflit une situation explosive va naître.
En août 1920 une pétition signée par prés de 150 propriétaires des terrains du territoire ouest de la commune, appuyée par le maire du Bar, est adressée au Préfet. Les signataires demandent le rattachement de la  partie ouest de Tourrettes  au Bar. L’argumentation est simple: cette partie de la commune est ignorée du village, les impôts sont payés mais aucun investissement n’est fait, l’entretien des chemins inexistant et la question de l’eau potable occultée. Devant cette requête, le Préfet décide de lancer une procédure d’enquête publique.